Quand vous croisez quelqu’un, et qu’il ne vous parle que de lui-même, cela vous enchante-t-il? Est-ce captivant ou ennuyant? Est-ce qu’on court après les égocentriques ou on les évite? Ont-ils une foule attroupée autour d’eux pour les écouter, et se font-ils beaucoup d’amis?
Nous sommes d’accord que non. Eh bien, c’est pareil dans la communication d’entreprise. Une entreprise qui fait un marketing étroit, nombriliste, en ne parlant que d’elle-même et de ses mérites, qu’ils soient vrais ou exagérés, sera zappée et ne captera pas d’audience. Même en sponsorisant ce type de contenus publicitaires, ce sera difficile d’attirer une foule de gens intéressés et passionnés.
Créer un contenu de valeur
La règle implacable, pour avoir de l’audience, est la même en matière de relations personnelles et de relations publiques: ne pas parler de soi ni faire l’inventaire de ses exploits. Ça n’intéresse personne, honnêtement. Ça, Dale Carnegie nous l’avait déjà dit en…1936!
Pour avoir un leadership d’opinion et une audience, il faut avoir une pensée. Un vrai contenu, un discours, qui soit informatif, utile, concernant, d’intérêt public, auquel chacun puisse se relier, même pour être en désaccord. Plus ce contenu est authentique, construit, pédagogique, substantiel, enrichi, ou différent, plus on vous écoutera. On se sentira concerné. Si vous êtes concerné de manière large, et passionné par ce que vous dites, vous aurez une audience concernée et passionnée. Bref, même en communication et marketing, ce n’est pas vrai: on ne peut pas mentir.
Informer et surtout RÉinformer
Et si vous voulez être encore plus fort(e) (eh oui c’est votre jour de chance aujourd’hui), voilà comment: vous devez non plus informer, mais RÉinformer. Si vous voulez être d’utilité publique, vous devez comprendre une chose: l’information aujourd’hui, n’est souvent pas fidèle à la réalité. Qu’elle émane de gouvernements ou d’entreprises, elle relève plus du marketing que du reporting.
Donc, il faut ré-informer. A votre contact, je dois obtenir un décryptage ou une information qui a priori n’était pas aisément disponible. Attention, d’aucuns ont voulu ternir le mot réinformation en l’assimilant aux fake news et à la diffusion de « faits alternatifs ». Pas du tout. La réinformation dont on parle ici est indispensable, pour au contraire rétablir les faits quand le communicant (étatique ou commercial) est en conflit d’intérêt manifeste et ne peut informer objectivement. Ex. Donald Trump et Fox News sur la santé de l’économie US. Ces contenus nécessitent manifestement un travail de réinformation et d’objectivation. Les économistes savent aujourd’hui qu’ils travaillent avec des statistiques publiques peu objectives par exemple. Certes, ils ne peuvent pas contester ces chiffres directement sous peine de devoir assumer leur dissidence et dissonance. Mais de nombreux économistes à l’heure actuelle réévaluent, décryptent et retraitent les chiffres économiques, et leur influence en est renforcée, au vu de leur large audience sur Twitter, notamment. Donc, oui: pour être lu et être utile, il faut être à même de réinformer, rétablir des chiffres, recoder, filtrer le marketing, la pub, le pitch de campagne, encore plus qu’auparavant. Dans une ère de communication décuplée, il faut des réinformateurs décuplés. Si vous êtes vous-même un(e) communicant(e), il s’agit pour vous d’aller vers des formes de communication à impact, de communication socialement responsable, de penser vos messages avec un universal touch. Cette stratégie vous sera payée en retour avec de la monnaie forte: l’audience.
Un expert de la blockchain m’a dit tout récemment: « oui, dans le monde de la blockchain, on doit tous devenir un peu informaticiens, désormais ». Je le dis à mon tour: pour communiquer de manière utile et responsable, on doit tous devenir un peu journalistes, désormais.