Mesure de frein à la pauvreté: réduire les montants des primes maladie payées par les personnes précaires serait une solution évidente, alors que les assureurs maladie ont accumulé des réserves de 9,4 milliards, dont 4,6 milliards sont de trop, c’est-à-dire supérieurs à ce que la loi exige.
Une baisse de 60% des primes d’assurance maladie obligatoire est en effet demandée à Alain Berset depuis le 30 avril, par le Mouvement populaire des familles (MPF), l’Association des familles monoparentales (AFM), les associations pour l’action sociale (CAPAS), Pro Familia Suisse, plusieurs partis de gauche, ainsi que le MCG. L’Union syndicale suisse demande la même chose depuis le 15 mai. Mauro Poggia a aussi demandé un geste aux assureurs depuis le 13 mai, comme rembourser les dépistages.
Les signataires demandent cette réduction des primes pour « toutes les personnes ou familles touchées par une diminution de revenus due à la pandémie, et en particulier les personnes à revenu précaire tels les nettoyeurs.euses, les mères célibataires, les personnes gardant des enfants ou les personnes s’occupant de malades ainsi que les indépendants.
Cela fait sens. La mesure pourrait s’appliquer depuis le mois de mars et s’étendre aussi longtemps que durent les effets de la pandémie, selon les signataires.
Le plus important: il est proposé que cette aide soit financée par les réserves des caisses maladie, et par la Confédération. De toute évidence, il faut que les caisses maladie contribuent leur part à la crise. En l’absence d’un arrangement de cette sorte, les réserves excédentaires des caisses dormiront, tandis que ce seront les impôts des contribuables, et l’endettement cantonal, qui devront payer aux caisses les primes plein pot, via des subventions étatiques encore plus élevées (surtout en Suisse romande) pour un nombre toujours plus grand de personnes qui ne parviennent plus à s’acquitter de leurs primes maladie.
Une répartition déséquilibrée et peu intelligente des coûts de la crise, lorsqu’on sait que les caisses maladies ont touché trop de primes par rapport aux coûts de la santé et n’ont aucune obligation légale de les rembourser. Genève, Vaud et le Tessin ont d’ailleurs lancé des initiatives pour que l’excédent soit rétrocédé automatiquement aux assurés, alors que les caisses ont accumulé plus du double de la limite légale et que le choix de rembourser ou non les assurés est laissé à leur bon vouloir.