La pandémie a révélé tout le passif d’un système orienté profit mais faible au plan de la responsabilité sociale et du souci de l’intérêt général. Mais comme le système financier en particulier sera une fois de plus sauvé par la planche à billets, l’impulsion manquera pour engager des réformes de fond.
On aurait pu critiquer cent ans les manquements du système économique toujours plus inégalitaire qui régit le monde globalisé. En rappelant combien ce système favorise les grandes entreprises par rapport aux petites, et les gros salaires par rapport aux petits. Combien il récompense mieux le capital que le travail. Combien il préfère l’endettement aux progressions salariales. Combien il accélère le changement climatique sans allouer les ressources suffisantes à la transition énergétique. Combien il favorise un productivisme extrême, notamment dans le secteur hospitalier, qui épuise le personnel et rabote le nombre de lits. Combien il favorise l’alimentation industrielle et son lot d’antibiotiques, d’additifs ou d’hormones. Combien il favorise les maladies du travail liées au stress, la prise d’opioïdes et autres psychotropes, plutôt qu’une véritable politique de santé publique. Et combien ces maux affaiblissent le système immunitaire et le rendent tributaire de médicaments et de vaccins, qui enrichissent les géants de la pharma.